jeudi, juin 19, 2008

Ma belle s'en est revenue


Voyez-vous en ce moment dans le petit monde de la musique classique l’heure est aux « enregistrements sur instruments d’époque ». Démarche qui ne fait pas que des heureux, la course à la sonorité « exacte » est depuis longtemps lancée…et ce depuis les années 70 avec les « baroqueux » comme on les nomme.

Personnellement je suis le premier à louer ces interprétations qui se veulent «à la limite de l’archéologique, mais en même temps il ne faut pas tomber dans un « tout ancien », je pense aux variations Goldberg par Gould, quelle plus belle interprétation ? Et ce sur un piano.
Donc l’instrument en soit ne fait pas la musique, et Dieu merci. De tout temps on transpose, la musique transcende toute question de timbre pourrait-on même dire. Certes, n’est-ce pas ce que le vieux Bach voulait dire en oubliant de dire pour quel instrument était composé l’art de la Fugue ?

Ainsi donc on a assisté à la renaissance du clavecin, du luth, du théorbe, la viole a été déterrée par Jordi Savall, bref des années de recherche musicologique. Et nous voici dans une mouvance cherchant à interpréter Beethoven avec une exactitude musicale et instrumentale propre à son époque.
En effet s’il en existe un qui a été déformé c’est bien Ludwig, l’orchestre et le piano du début du XIXème n’a rien à voir avec les orchestres de Karajan. Les enregistrements sur piano-forte se multiplient et nous laisse apercevoir la sonorité si particulière de cet instrument mais la fièvre s’étend à présent à ses symphonies…

Intégrales des Symphonies de Beethoven par Jos van Immerseel et l’ensemble Anima Eterna.

Cet enregistrement plus ou moins titanesque qui s’est échelonné sur deux ans nous présente enfin les symphonies dans leur écrin historique. En effet un orchestre au temps de Beethoven était beaucoup plus réduit que ce que l’on peut écouter de nos jours. Vous couplez ceci au fait que les salles de concerts n’avaient pas du tout une architecture aussi étudiée que les nôtre pour la propagation du son et vous vous rendez compte de la déformation qui s’est opérée au fil des années.
Enregistrement sublime, j’ai eu peur de perdre en puissance de jeu, je me suis bien vite rhabillé. Un jeu puissant qui gagne autant en douceur et en sentiment. Je ne m’étendrai pas plus dessus car je dois avouer que je n’ai pas encore fini d’écouter les 6 disques…
Mais je recommande déjà !

Satyriquement

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